La ville des Rohan
Etape capitale sur la route des ducs de Bretagne, Josselin apparaît au détour du chemin, accroché à flanc de colline. A ses pieds, l'imposant château des Rohan, forteresse imprenable campée sur le roc, a étroitement lié son destin à la vie de la cité. Celle-ci s’installe de part et d’autre de l’Oust, avec sa ville haute au nord de la rivière et son cortège de maisons en pans de bois colorés au sud.
Josselin fut fondé au XIe siècle par le vicomte de Porhoët, autour d'une motte féodale sise sur un éperon rocheux, et à partir des trois prieurés Sainte-Croix, Saint-Martin et Saint-Nicolas. Le château, détruit par Henri II Plantagenêt, est reconstruit en pierre à la fin du XIIe siècle, et se développe progressivement. La ville se ceint de remparts ; vers 1500, Jean II de Rohan édifie un nouveau logis.
Le château en granit, un des plus imposants de France, arbore côté Oust, les traits des forteresses médiévales, côté jardin l'aspect d'une demeure d'agrément au décor flamboyant du gothique finissant. Sous ses fenêtres ouvragées et sous la protection de la basilique Notre-Dame-du-Roncier, s’établit une cinquantaine de maisons en pans de bois, dont la plus ancienne date de 1538.
Du XVe au XVIIIe siècle, la ville prospère grâce à ses fabriques de draps, ses tanneries, ses foires. En déclin à la fin du XVIIIe siècle, Josselin reprend un certain dynamisme au XIXe siècle avec la canalisation de l'Oust et le développement du culte marial. Au gré des ruelles, le patrimoine architectural ancien se teinte de modernité. La cité, née il y a mille ans de la rencontre du minéral et de l'eau, du granit et de l'Oust, du civil et du sacré, se prépare ardemment, tel Janus après avoir dit son passé, à proclamer son avenir.