Le partage de belles expériences

Un des objectifs de l’association Petites Cités de Caractère® de France est d’avancer en réseau en s’appuyant sur les savoir-faire et expériences de ses adhérents. Partager les projets inspirants et innovants conduits dans les Petites Cités de Caractère® est une ambition qu’a depuis longtemps l’association nationale. 2021 fut l’occasion de lancer ce projet.
L’ambition sera, in fine, de construire une base de données répertoriant les projets inspirants conduits dans les communes du réseau. L’association a commencé à mettre en place l’outil à partir d’une seule catégorie de projet : les nouvelles destinations d’édifices patrimoniaux.

 

Les réutilisations d’édifices patrimoniaux à de nouveaux usages

La requalification d’édifice fait partie des grands thèmes contemporains de valorisation du patrimoine bâti. Parce que la société évolue, modifier l’usage d’un bâtiment peut permettre d’offrir un meilleur cadre de vie aux habitants d’une commune, mais aussi de sensibiliser à ce patrimoine en y apportant un regain d’intérêt : Cités historiques, les Petites Cités de Caractère® deviennent des villes de demain.

Quelques exemples inspirants tirés des Petites Cités de Caractère® sont ici présentés, à savoir :

 

 

Les nouvelles destinations d’anciens lieux de culte

Quelle nouvelle destination fixer à des édifices chargés d’une histoire et d’une iconographie cultuelle marquée ? Certaines Petites Cités de Caractère® ont choisi d’en faire des places d‘art, culte et culture entretenant des liens très étroits.

Les 3 Cha à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine, Bretagne, 10 384 habitants) : installé dans l’ancienne chapelle castrale, ce Centre d’art contemporain invite les artistes à la création in situ. Depuis son ouverture en 2015, plus d’une cinquantaine d’évènements s’y sont succédés (expositions, concerts, performances artistiques, spectacles de danse…). Le projet a obtenu en 2016 les « Rubans du Patrimoine ».

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© Alexandre Lamoureux

 

Maison des Patrimoines à Bénévent-L’abbaye (Creuse, Nouvelle-Aquitaine, 776 habitants) : l’ancienne abbaye de la commune devient une pépinière d’artistes et artisans d’art, qui compte un vitrailliste, un coutelier, un fondeur d’art, un coloriste, des artistes peintres et un céramiste. In fine, l’ambition est d’installer les artisans en centre-bourg.  

L’ancienne abbaye bénédictine à Brantôme (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine, 3 744 habitants) : l’histoire de la ville de Brantôme a été marquée par la construction de son abbaye bénédictine dont la fondation est attribuée à Charlemagne en 769. Le bâtiment, remanié au XVIIe siècle, abrite désormais la mairie et deux musées (dont un dédié aux œuvres de Fernand Desmoulin, peintre graveur et portraitiste officiel de la IIIe République). Il reste ainsi au centre des activités de la commune.

 

Les nouvelles destinations d’anciens édifices industriels et commerciaux

Comment sensibiliser les habitants d’une commune à des édifices construits à l’origine pour ne pas être des lieux ouverts au public, et dont la nature première était d’être des lieux de travail, de commerce, de production ? Une des solutions peut être, comme dans ces quelques exemples, de répondre à une demande sociale en créant des lieux de culture.

Une médiathèque dans les anciennes halles aux grains de Mortagne-au-Perche (Orne, Normandie, 4 097 habitants) : en plein centre-ville, l’ancienne halle abrite un cinéma classé « Art et Essai ». En plus de la mise à disposition de nouveaux équipements, un espace est dédié à des séances de lecture publique.

L’ancien abattoir à Eymoutiers (Haute-Vienne, Nouvelle-Aquitaine, 2 088 habitants) : installée à Eymoutiers, la compagnie Le Signe (dont le fondateur, Sylvain Creuzevault est une figure emblématique du théâtre contemporain) s’est vu accorder par le Conseil municipal les anciens abattoirs. Actuellement lieu de répétition, l’aménagement de deux scènes est en cours et permet d’accroître l’offre théâtre déjà engagée, notamment par la création du festival Théâtre Rate.

Le Petit Echo de la Mode à Châtelaudren (Côtes d’Armor, Bretagne, 3 943 habitants) : l’ancienne imprimerie du magazine « Le Petit Echo de la Mode » est devenue le pôle de développement culturel de Leff Armor communauté. Place de l’art vivant (spectacles et expositions), mais aussi de l’ère numérique et lieu d’accueil, le site rassemble un médiacentre, un centre de ressources et un pôle d’enseignement artistique.

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© Petites Cités de Caractère® de France

 

 

Les nouvelles destinations de châteaux

Le château de Lacaze (Tarn, Occitanie, 312 habitants) : le château a été réhabilité pour accueillir la mairie (pendant un temps), un espace culturel et la bibliothèque municipale. Le projet a obtenu les « Rubans du Patrimoine » en 2015 dans la catégorie « Dynamisme territorial ».

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© Margaux Ricard

 

Le château d’Aubigny-sur-Nère (Cher, Centre-Val de Loire, 5 604 habitants) : comme beaucoup d’autres exemples en France, le château des Stuarts classé Monuments Historiques en 1862, suite à sa restauration, abrite à ce jour l’hôtel de ville, mais aussi un musée.

Le château de Saint-Vincent-de-Barrès (Ardèche, Auvergne-Rhône-Alpes, 858 habitants) : cet ancien village fortifié de la période médiévale accueille dans l’ancienne cour du château la mairie et une maison médicale.

 

Les nouvelles destinations de lieux atypiques : l’exemple des prisons

Certains édifices hors du commun et/ou très spécifiques, particulièrement marqués par leur ancien usage, peuvent être source de questionnement lorsque l’on s’attache à leur trouver une nouvelle destination. Les prisons en sont un exemple parlant :

L’ancienne prison pennsylvanienne à Guingamp (Côtes d’Armor, Bretagne, 7 561 habitants) : cet ancien centre pénitentiaire en plein centre-ville est devenu un lieu dédié à la culture. Les activités du Centre d’art GwinZegal se déclinent autour de la photographie, avec l’organisation d’expositions, de résidences d’artistes, la création d’une maison d’édition et la mise à disposition d’un fonds de ressources. Elle est également le futur siège de l’Institut National Supérieur de l’Education Artistique et Culturelle – INSEAC.

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© Margaux Ricard

 

La Maison du Vitrail d’Armance à Ervy-le-Châtel (Aube, Grand Est, 1 176 habitants) : logé dans l’ancienne prison de la commune, c’est un lieu de découverte du Métier d’Art de vitrailliste à travers les salles d’expositions, la projection de films, et/ou des ateliers ludo-éducatifs reproduisant les étapes de la création d’un vitrail.

Le Centre culturel à Baugé-en-Anjou (Maine-et-Loire, Pays de la Loire, 12 060 habitants) : situé en plein cœur de la ville de Baugé, bâtie en même temps que son tribunal, la prison (dont subsistent les murs d’enceinte) accueille aujourd’hui le Centre culturel René-d’Anjou. Organisé autour de quatre pôles (associatif, musique, conférence, spectacle-danse), chaque année y est programmé une saison culturelle. Son atout majeur est une salle de spectacle de 900 m², dont un espace scénique modulable de 200m².

 

La création de logements

Une nouvelle tendance est apparue suite à la pandémie de Covid-19 : le besoin de se mettre au vert. De nouveaux habitants viennent dans les Petites Cités de Caractère®, mettant parfois sous tension le marché immobilier. Quelques idées d’édifices patrimoniaux transformés en logements peuvent être utiles.  

De nouveaux logement sociaux à Joinville (Haute-Marne, Grand Est, 3 105 habitants) : anciennement quatre maisons du XVIe siècle dégradées, en plein centre-bourg, la ville les a réhabilitées en logements sociaux. Le projet a obtenu le prix « les Rubans du Patrimoine » en 2020, dans la catégorie « Dynamisme territorial ».

Le couvent des Sœurs du Christ à Tréguier (Côtes d’Armor, Bretagne, 2 668 habitants) : situé en plein cœur de la ville de Tréguier, le couvent des sœurs du Christ est un projet polyvalent, comprenant une partie culturelle, et une partie habitable avec la création prochaine de 12 logements sociaux.

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© Petites Cités de Caractère® de France

 

Le Petit séminaire à Pont-Croix (Finistère, Bretagne, 1 601 habitants) : l’ancien séminaire de Pont-Croix, en grande détérioration, abrite actuellement une médiathèque et un pôle médical. Le projet de réinvestissement se poursuit, avec la volonté d’y installer des logements locatifs et un espace culturel dédié à la musique.

 

La création de tiers-lieux

Les tiers-lieux, fondés sur le partage et l’ouverture, sont des lieux d’ancrage territorial où émerge le capital social, culturel et patrimonial. Il semble opportun de les implanter dans des lieux emblématiques du cœur de ville pour expérimenter avec les jeunes générations de nouveaux modes de revitalisation. 

Le Mazier à Bourbon-l’Archambault (Allier, Auvergne-Rhône-Alpes, 2 638 habitants) : animé par le Bocage Numérique, Le Mazier propose un café associatif, un cybercafé, un FabLab et un espace de coworking. Situé dans l’ancienne bibliothèque, les différentes activités proposées (couture et broderie récup, impression 3D, goûter découverte, cours d’informatique) permettent de créer du lien social et de redynamiser le centre-bourg.

La Cocotte Numérique à Murat (Cantal, Auvergne-Rhône-Alpes, 1 954 habitants) : installé dans un ancien hôtel particulier, ce FabLab est un espace de rencontre et de création collective, mettant à disposition des machines-outils (découpe laser, imprimante 3D, scanner 3D, fraiseuse…) pour imaginer, créer ou réparer des objets. Le projet a remporté le prix Aurhalpin du patrimoine en 2019, et les Rubans du Patrimoine en 2020.

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© Mairie de Murat

 

Le Vill@ge Factory à Asnières-sur-Vègre (Sarthe, Pays de la Loire, 414 habitants) : l’ancienne école des années 70 a été mise à disposition par la mairie pour y installer un espace de coworking. Tourné vers la transition écologique et l’entreprenariat social, l’espace est géré, aménagé (avec des matériaux recyclés) et entretenu de façon collaborative. Ce projet a nécessité l’installation de la fibre, Asnières devenant ainsi le premier village vibré au sein de la communauté de communes de Sablé-sur-Sarthe.