Une cité accrochée à des rives escarpées
Un pont sur le Goyen, flanqué d'un moulin à marée, d'où partent des ruelles pavées à l'assaut d'un promontoire sommé de remarquables édifices religieux et d'un champ de foire, telle apparaît aujourd'hui la capitale du Cap Sizun. Les rues qui s’étagent des rives vers les hauteurs sont toujours aussi inspirantes. Artistes et artisans d'art illustrent la persistance et la vitalité de la création à Pont-Croix.
Pont-Croix naît d'une motte féodale, puis d'un château implanté sur un site privilégié. Les seigneurs du lieu fondent au XIIIe siècle l’église Notre-Dame-de-Roscudon, symbole de la richesse de la cité, édifice ciselé qui aurait donné lieu au développement d'une "école" architecturale en Cornouaille. Sa flèche, haute de soixante-sept mètres, est tellement belle qu’elle a servi de modèle pour édifier celles de la cathédrale de Quimper.
Le rayonnement spirituel de Pont-Croix se poursuit au milieu du XVIIe siècle par la construction du couvent des Ursulines, où prend place au XIXe siècle le petit séminaire. Le centre ancien conserve de belles demeures du XVe au XIXe siècle, celle du Marquisat notamment, ancienne maison noble devenue Musée du Patrimoine. La rue des Courtils et ses gloriettes, puis les rues Chères, conduisent le visiteur vers le pont doté d'un des plus anciens moulins à marée de Bretagne. C'est aussi le site du vieux port abrité, autrefois accessible aux navires de haute mer et clé du commerce local du XIVe au XIXe siècle. Sur l'autre rive, Kéridreuff fut aussi un centre économique avec une fabrique de tapisseries et une conserverie.
Dès la seconde moitié du XIXe siècle, la charmante cité séduit plasticiens et hommes de lettres. Un "foyer artistique" se crée autour de l'hôtel des voyageurs. Paul de Lassence, Lionel Floch, Gaston Bouillon, Da Silva, Max Jacob, Emile Simon, Henri Matisse… et autant de peintres de renom y ont séjourné.