Mouzon conserve un patrimoine hérité de son rôle de ville frontière et de sa vocation industrielle attachée au feutre de laine.
Située aux portes de la Lorraine, de la Belgique et du Luxembourg, la cité ardennaise tient son nom de Mosomagus, «marché sur la Meuse» en celte.
Dès le Xe siècle, une puissante abbaye bénédictine anime la cité pendant près de quatre siècles. Son église abbatiale (XIIe et XIIIe siècles) est un chef d’oeuvre du premier âge gothique. Puis, les édifices de défense se succèdent. De la première enceinte en pierre ne subsiste que la remarquable Tour Porte de Bourgogne (XIIe siècle). La cité est assiégée à plusieurs reprises avant que le Traité des Pyrénées (1659) ne déplace les défenses nationales plus au nord et que les fortifications de Mouzon ne soient démantelées (1673). L’industrie se développe alors : tanneries et moulins, textile et métallurgie. En 1783, on transforme un premier moulin à blé en foulerie, puis Alfred Sommer fonde en 1881 la manufacture de Mouzon dont la production évolue vers le feutre. Mouzon constitue alors l’une des plus importantes fabriques de feutre en Europe. Ce savoir-faire n’a cessé d’évoluer et se découvre aujourd’hui au Musée-atelier du Feutre. Mouzon a conservé un certain esprit, un caractère, que l’on ressent en errant dans ses ruelles, en naviguant sur la Meuse ... ou en plongeant les mains dans la laine.