A la découverte des Forts Villageois du Puy-de-Dôme
Perché sur son piton basaltique, la cité du Broc veille sur la vallée. L’homme a très vite compris l’enjeu stratégique d’un tel lieu, s’installant là depuis longtemps comme l’atteste le Dolmen de Loubaresse, marqueur de l’époque néolitique. Qu’il s’agisse du latin brochus (proeminance) ou du gaulois (éperon rocheux), aujourd’hui le Broc, c’est bien une implantation exceptionnelle, dominant la plaine, qui caractérise le village.
Le château
C’est au XIIIe siècle qu’est édifié le château. Il domine l’Allier. Sa construction est d’origine militaire et fait partie du réseau défensif installé le long de l’Allier.
L’apparition du château est un changement dans l’organisation du territoire, car jusqu’à là, les habitations étaient plutôt implantées dans la plaine, terre fertile. La construction du château a eu pour conséquences l’abandon des sites primitifs situés en plaine et la création du village du Broc. Une charte du XIVe siècle laisse entendre une collaboration entre le seigneur et les villageois pour la défense du château et du village à ses pieds, l’ensemble ne formant qu’un tout.
D’où la fortification du village comme une première enceinte de protection. La population pouvait ainsi profiter de la protection du seigneur.
Jusqu’au XIVe siècle le territoire relevé de la famille du Broc. En 1304, la Dauphine du Broc passe par mariage les terres à son époux Bertrand de la Rochebriant.
Au début du XVe siècle, par mariage, les terres passèrent à la famille de Murol qui les conserve un siècle et demi. En 1541, le territoire fut érigé en baronnie. Le château du Broc passe aux mains de Montmorin. Le Château a été fortement remanié au XVIème siècle pour ne conserver comme ancien élément que le donjon carré, repère emblématique. En 1657, le château est vendu à un riche propriétaire. En 1761, le château est ruiné.
Au XIXe siècle, il est acheté par des petits propriétaires qui le divisent en habitation. A l’heure actuelle, le château est encore une propriété privée et partiellement habité.
De nos jours, depuis l’autoroute, dont l’origine remonte à la voie romaine, encore marquée par la présence de la borne milliaire, qui allait de Clermont-Ferrand au Puy, les ruines de ce château accrochent le regard.
Le fort villageois
Comme dans de nombreux village d’Auvergne, le fort villageois du Broc est aujourd’hui un quartier bien délimité dans le plan et facilement identifiable. On trouvait les commerces au pied du plâteau de la Chaux et de l’escalier seigneurial.
Vers 1500, Le Broc est un bourg important qui dépend de la prévôté de Nonette. Par la suite, le Broc est dévasté par les guerres de religion. En 1546, un chapitre est fondé sous le vocable de Notre Dame par Jacques Pardinel, représentant d’une riche famille bourgeoisie.
Attenant à la bâtisse du château, le fort est devenu un quartier d’habitation qui s’est développé au-delà de ses remparts, permettant ainsi des capacités plus grandes de superficie. Au 19ème siècle, petit à petit, le fort villageois a été deserté. Seules ses caves étaient encore utilisées pour stocker le vin. Quartier déchu, envahi par la végétation, il a cessé d’être le coeur battant du village.
Dans les années 80, l’engouement pour le patrimoine l’a ramené sur le devant de la scène. Considéré comme une carrière de pierres, littéralement pillé de ses éléments architecturaux, il est entré dans une phase de décomposition, agrémenté des dangers liés à la chute de pierres ou parfois de pans de murs entiers. Il était temps d’agir… Le quartier fortifié est aujourd’hui en voie de réhabilitation.