Cité médiévale en Anjou
Sièges et incendies n’y ont rien fait, la ville fortifiée de Montreuil-Bellay se présente intacte sur sa corniche, tranchant avec la quiétude inspirée par le Thouet, coulant à ses pieds, et la mer de vignoble des vins de Saumur.
Montreuil, ou petit monastère, et Bellay, du nom du seigneur Berlay installé en 1025 par Foulque de Nerra, est une ville close depuis le XIIIe siècle. Située au carrefour de l’Anjou, de la Touraine et du Poitou, la ville devient dès le Moyen Âge un enjeu stratégique et commercial entre l’Aquitaine et le Nord, d’autant que le Thouet devient navigable jusqu’à la cité. Cet intérêt se traduit par la construction d’enceintes fortifiées. Une première ceinture (XIe), protection directe du château, est complétée par un impressionnant rempart (XIIIe) englobant les villes haute et basse, alors qu’une troisième enceinte assure le contrôle du gué. Six portes monumentales, dont quatre toujours existantes, sont percées par les seigneurs d’Harcourt.
Ces grands bâtisseurs dotent Montreuil-Bellay d’une architecture exceptionnelle, physionomie de la ville encore aujourd’hui : dentelle de tuffeau sur les façades des maisons, bossage des tours de la porte Saint-Jean, enchevêtrement des toitures du logis du château, manoirs à tourelles, chapelle castrale devenue collégiale, châteaux, hôpital Saint-Jean... Le XVe siècle est sans conteste le siècle d’or de Montreuil- Bellay, qui se découvre aujourd‘hui dans ce décor préservé.