Un doux climat pour de rudes marins
Dans le cœur historique, tout rappelle que la mer est source de vie. De l’église aux demeures cossues, des bateaux sculptés dans la pierre aux tourelles du vieux port, tout évoque la richesse liée au commerce maritime. L’esprit des corsaires, contrebandiers et négociants plane encore sur les entrées de caves ouvragées, affleurantes à la rue ou à la grève. C’est encore par la mer que débuta l’épopée des célèbres Johnnies.
C’est dans le quartier de Roskogoz que commence l’histoire de Roscoff. Le site n’est, au Moyen Âge, qu’un avant port de Saint-Pol-de-Léon. Un calvaire du XVe siècle témoigne encore de la présence du village. L’ensablement du port et les attaques répétées des Anglais incitent les Roscovites à se déplacer plus au nord, sur le site de l’actuel vieux port. C’est là que la cité prend son essor.
Dès le XVIe siècle, négociants, capitaines et corsaires impriment dans la pierre les signes de leur richesse. Près du port, édifiées sur des terres gagnées sur la mer, s’élèvent aujourd’hui ces demeures de granit et l’église, blottie en son jardin. Dès lors, Roscoff s’étend toujours plus à l’est. La pointe de Bloscon, près de la chapelle Sainte-Barbe, est fortifiée au XVIIIe siècle.
Au début du XIXe siècle, les Johnnies se tournent eux aussi vers la Manche. Ils la traversent pour aller vendre les fameux oignons rosés de Roscoff en Angleterre. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, un nouveau port en eau profonde est construit. Il accueille désormais les activités des ferries transmanches, ainsi que celles liées à la pêche. Roscoff continue d’améliorer ses infrastructures liées à la mer. Auprès de la station biologique, centre de recherche de notoriété européenne, les entreprises de récolte et traitement des algues se développent. Le site est aujourd’hui un des plus grands centres de production d’algues du Finistère.