Un héritage médiéval
La ville de Bricquebec se signale au visiteur par son imposant château-fort médiéval, jadis siège de l’une des plus puissantes baronnies du Cotentin.
Un bourg, attesté depuis le XIIe siècle, avec ses marchés, ses foires et ses moulins, s’y est développé dans la dépendance étroite du château, dominé par un haut donjon polygonal. L’habitat se trouvait initialement réparti entre plusieurs pôles distincts, avec le bourg castral proprement, niché au pied du château, le quartier du village, concentré autour de l’église paroissiale Notre-Dame (aujourd’hui en ruine), ainsi que les hameaux du Foyer et de l’Etang-Bertrand, où sont signalés d’autres équipements caractéristiques (maladrerie, chapelles, pêcheries, tanneries…).
La physionomie de la commune actuelle laisse encore nettement percevoir ce dense héritage médiéval. L’hôtel de ville, rebâti sur d’anciennes halles, avoisine dans l’ombre de la Tour de l’Horloge le bâtiment qui abritait les prisons seigneuriales. Depuis ce point, l’habitat s’étire sans contrainte vers la rivière de Scye et, encore au-delà, jusqu’aux confins des espaces boisés qui ferment l’horizon. A l’est du château, la grande place Sainte-Anne qui accueille les marchés hebdomadaires constitue une portion de l’ancien parc seigneurial, augmentée au XVIIIe siècle d’un mail nommé « promenade des Matignon », du nom des derniers seigneurs du lieu.
Le coeur de bourg concentre d’assez nombreuses demeures anciennes, souvent repérables aux poivrières des tours d’escalier qui, sur l’arrière, émergent de leurs toitures. Comptant parmi les rares villes du Cotentin épargnées en juin 1944 par les bombardements de la Libération, Bricquebec a su conserver la savoureuse empreinte des bourgs normands traditionnels.